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南京法语培训班
法语基督山伯爵中法对照81(法)
- Il a répondu : « Eh bien, quest-ce que cela me fait quon me vole ? »
- Andrea, il y a quelque secrétaire à mécanique.
- Comment cela ?
- Oui, qui prend le voleur dans une grille et qui joue un air. On ma dit quil y en avait comme cela à la dernière exposition.
- Il a tout bonnement un secrétaire en acajou, auquel jai toujours vu la clef.
- Et on ne le vole pas ?
- Non, les gens qui le servent lui sont tout dévoués.
- Il doit y en avoir dans ce secrétaire-là, hein ! de la monnaie ?
- Il y a peut-être... On ne peut pas savoir ce quil y a.
- Et où est-il ?
- Au premier.
- Fais-moi donc un peu le plan du premier, le petit, comme tu mas fait celui du rez-de-chaussée ?
- Cest facile. »
Et Andrea reprit la plume.
« Au premier, vois-tu, il y a antichambre, salon ; à droite du salon, bibliothèque et cabinet de travail ; à gauche du salon, une chambre à coucher et un cabinet de toilette. Cest dans le cabinet de toilette quest le fameux secrétaire.
- Et une fenêtre au cabinet de toilette ?
- Deux, là et là. »
Et Andrea dessina deux fenêtres à la pièce qui, sur le plan, faisait langle et figurait comme un carré moins grand ajouté au carré long de la chambre à coucher.
Caderousse devint rêveur.
« Et va-t-il souvent à Auteuil ? demanda-t-il.
- Deux ou trois fois par semaine ; demain, par exemple, il doit y aller passer la journée et la nuit.
- Tu en es sûr ?
- Il ma invité à y aller dîner.
- A la bonne heure ! voilà une existence, dit Caderousse : maison à la ville, maison à la campagne !
- Voilà ce que cest que dêtre riche.
- Et iras-tu dîner ?
- Probablement.
- Quand tu y dînes, y couches-tu ?
- Quand cela me fait plaisir. Je suis chez le comte comme chez moi. »
Caderousse regarda le jeune homme comme pour arracher la vérité du fond de son coeur. Mais Andrea tira une boîte à cigares de sa poche, y prit un havane, lalluma tranquillement et commença à le fumer sans affectation.
« Quand veux-tu les cinq cents francs ? demanda-t-il à Caderousse.
- Mais tout de suite, si tu les as. »
Andrea tira vingt-cinq louis de sa poche.
« Des jeunets, dit Caderousse ; non, merci !
- Eh bien, tu les méprises ?
- Je les estime, au contraire, mais je nen veux pas.
- Tu gagneras le change, imbécile : lor vaut cinq sous.
- Cest ca, et puis le changeur fera suivre lami Caderousse, et puis on lui mettra la main dessus, et puis il faudra quil dise quels sont les fermiers qui lui paient ses redevances en or. Pas de bêtises, le petit : de largent tout simplement, des pièces rondes à leffigie dun monarque quelconque. Tout le monde peut atteindre à une pièce de cinq francs.
- Tu comprends bien que je nai pas cinq cents francs sur moi : il maurait fallu prendre un commissionnaire.
- Eh bien, laisse-les chez toi, à ton concierge, cest un brave homme, jirai les prendre.
- Aujourdhui ?
- Non, demain ; aujourdhui je nai pas le temps.
Eh bien, soit ; demain, en partant pour Auteuil, je les laisserai.
- Je peux compter dessus ?
- Parfaitement.
- Cest que je vais arrêter davance ma bonne, vois-tu.
- Arrête. Mais ce sera fini, hein ? tu ne me tourmenteras plus ?
- Jamais. »
Caderousse était devenu si sombre, quAndrea craignit dêtre forcé de sapercevoir de ce changement. Il redoubla donc de gaieté et dinsouciance.
« Comme tu es guilleret, dit Caderousse ; on dirait que tu tiens déjà ton héritage !
- Non pas, malheureusement !... Mais le jour où je le tiendrai...
- Eh bien ?
- Eh bien, on se souviendra des amis ; je ne te dis que ça.
- Oui, comme tu as bonne mémoire, justement !
- Que veux-tu ? je croyais que tu voulais me rançonner.
- Moi ! oh ! quelle idée ! moi qui, au contraire, vais encore te donner un conseil dami.
- Lequel ?
- Cest de laisser ici le diamant que tu as à ton doigt. Ah çà ! mais tu veux donc nous faire prendre ? tu veux donc nous perdre tous les deux, que tu fais de pareilles bêtises ?
- Pourquoi cela ? dit Andrea.
- Comment ! tu prends une livrée, tu te déguises en domestique, et tu gardes à ton doigt un diamant de quatre à cinq mille francs !
- Peste ! tu estimes juste ! Pourquoi ne te fais-tu pas commissaire-priseur ?
- Cest que je my connais en diamants ; jen ai eu.
- Je te conseille de ten vanter », dit Andrea, qui, sans se courroucer, comme le craignait Caderousse, de cette nouvelle extorsion, livra complaisamment la bague.
Caderousse la regarda de si près quil fut clair pour Andrea quil examinait si les arêtes de la coupe étaient bien vives.
« Cest un faux diamant, dit Caderousse.
- Allons donc, fit Andrea, plaisantes-tu ?
- Oh ! ne te fâche pas, on peut voir. »
Et Caderousse alla à la fenêtre, fit glisser le diamant sur le carreau ; on entendit crier la vitre.
« Confiteor ! dit Caderousse en passant le diamant à son petit doigt, je me trompais ; mais ces voleurs de joailliers imitent si bien les pierres, quon nose plus aller voler dans les boutiques de bijouterie. Cest encore une branche dindustrie paralysée. !
- Eh bien, dit Andrea, est-ce fini ? as-tu encore quelque chose à me demander ? Ne te gêne pas pendant que tu y es.
- Non, tu es un bon compagnon au fond. Je ne te retiens plus, et je tâcherai de me guérir de mon ambition.
- Mais prends garde quen vendant ce diamant il ne tarrive ce que tu craignais quil ne tarrivât pour lor.
- Je ne le vendrai pas, sois tranquille.
- Non, pas dici à après-demain, du moins, pensa le jeune homme.
- Heureux coquin ! dit Caderousse, tu ten vas retrouver tes laquais, tes chevaux, ta voiture et ta fiancée.
- Mais oui, dit Andrea.
- Dis donc, jespère que tu me feras un joli cadeau de noces le jour où tu épouseras la fille de mon ami Danglars.
- Je tai déjà dit que cétait une imagination que tu tétais mise en tête.
- Combien de dot ?
- Mais je te dis...
- Un million ? »
Andrea haussa les épaules.
« Va pour un million, dit Caderousse ; tu nen auras jamais autant que je ten désire.
- Merci, dit le jeune homme.
- Oh ! cest de bon coeur, ajouta Caderousse en riant de son gros rire. Attends, que je te reconduise.
- Ce nest pas la peine.
- Si fait.
- Pourquoi cela ?
- Oh ! parce quil y a un petit secret à la porte ; cest une mesure de précaution que jai au devoir adopter ; serrure Huret et Fichet, revue et corrigée par Gaspard Caderousse. Je ten confectionnerai une pareille quand tu seras capitaliste.
- Merci, dit Andrea ; je te ferai prévenir huit jours davance. »
Ils se séparèrent Caderousse resta sur le palier jusquà ce quil eût vu Andrea non seulement descendre les trois étages, mais encore traverser la cour. Alors il rentra précipitamment, ferma la porte avec soin, et se mit à étudier, en profond architecte, le plan que lui avait laissé Andrea.
« Ce cher Benedetto, dit-il, je crois quil ne serait pas fâché dhériter, et que celui qui avancera le jour où il doit palper ses cinq cent mille francs ne sera pas son plus méchant ami. »
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